Équipements de protection

Vêtements et équipements de protection

Dans de nombreux secteurs d’activité soumis à des risques spécifiques, il est primordial de recourir à des équipements de protection adaptés. Qu’il s’agisse de protéger les mains, les voies respiratoires ou le corps entier, chaque EPI joue un rôle essentiel pour prévenir les accidents et garantir la sécurité des professionnels sur le terrain.

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La sécurité au travail concerne autant les employeurs que les employés. Dans le bâtiment, la chimie, l’agroalimentaire ou encore le milieu hospitalier, les risques font partie du quotidien : coupures, chutes, projections, agents chimiques ou biologiques. Pour limiter ces dangers, rien ne vaut des équipements de protection individuelle (EPI) bien choisis et bien utilisés. Ces équipements ne sont pas un simple complément : ils jouent un rôle clé dans la prévention des accidents et la protection de la santé sur le long terme. Encore faut-il savoir quel EPI choisir, en fonction de chaque environnement et des contraintes du métier.

La sécurité : une obligation pour l’employeur

Pour de nombreux professionnels, la journée commence par ce rituel immuable revêtir son équipement de protection. S’il s’agit d’une corvée pour certains, la plupart d’entre eux sont en revanche convaincus de l’utilité d’une telle mesure. En effet, chaque activité présente des risques. Les employeurs le savent bien. Il est d’ailleurs de leur responsabilité de mettre en place les mesures né­cessaires pour protéger leurs salariés. L’article L.4121-1 du code du travail est clair à ce sujet : 

Soucieux du bien-être des salariés, le code du travail se montre même encore plus explicite dans son article R4321-1. Il précise que l’employeur a l’obli­gation de fournir à ses salariés et à ses intérimaires des équipements de pro­tection individuelle à titre gratuit et de s’assurer de leur utilisation. L’em­ployeur doit aussi veiller à leur bon fonctionnement et à leur entretien, à prodi­guer l’information et la formation nécessaires aux employés. La remise d’équipements et la transmission des consignes d’utilisation doivent d’ailleurs être formalisées au sein de protocoles. 

Qu’est qu’un équipement de protection individuelle (EPI) ?

Un équipement de protection individuelle (EPI) est conçu pour protéger la santé et la sécurité d’une personne. Il s’utilise au travail ou dans des situations présentant des risques potentiellement dangereux pour l’individu. Les EPI réduisent les risques liés aux substances chimiques, agents biologiques, bruits, chutes ou projections. Ils protègent aussi contre les radiations, les températures extrêmes et d’autres dangers physiques ou environnementaux.

Quels sont les équipements de protection ?

Les EPI peuvent inclure une large gamme d’articles. Tels que des casques de sécurité, des lunettes de protection, des gants, des chaussures de sécurité, des masques respiratoires, des combinaisons de protection, des harnais de sécurité, des bouchons d’oreille, des vêtements ignifuges, des écrans faciaux, etc. Chaque type d’EPI est conçu pour offrir une protection spécifique en fonction des risques auxquels les travailleurs peuvent être exposés.

Il est important de choisir les EPI appropriés en fonction des dangers identifiés sur le lieu de travail et de s’assurer qu’ils sont utilisés correctement.

Trois grandes catégories d’EPI, quel niveau de protection ?

La réglementation européenne (norme EN 13274-1:2019) définit trois catégories d’équipements de protection individuelle. Chaque catégorie correspond à un niveau de protection précis. Cette classification s’applique dans toute l’Europe et sert aussi de référence dans de nombreux autres pays.

Catégorie I 

Cette catégorie regroupe les EPI de base, conçus pour protéger contre des risques mineurs. On les utilise dans des environnements où les dangers pour la santé et la sécurité restent limités. Dans ce cas, c’est le fabricant lui-même qui peut évaluer la conformité de l’équipement.
Catégorie II

Cette catégorie concerne les EPI intermédiaires qui offrent une protection contre des risques modérés. On les utilise dans des environnements où les risques pour la santé et la sécurité sont plus élevés. Les EPI de catégorie II doivent passer une évaluation de conformité réalisée par un organisme notifié, c’est-à-dire un organisme indépendant et agréé.

Catégorie III

Elle concerne les EPI les plus complexes et offrant la plus haute protection. Ils sont conçus pour protéger contre des risques graves pouvant entraîner des conséquences irréversibles pour la santé ou la vie de l’utilisateur. Les EPI de catégorie III doivent être soumis à une procédure d’évaluation de conformité impliquant un organisme notifié.

Des équipements de travail adaptés à chaque secteur

Bien sûr, ces équipements doivent être adaptés aux spécificités de chaque secteur d’activité et de chaque entreprise. C’est le cas, notamment, des mi­lieux hospitaliers ou de l’agro-alimentaire qui exigent des équipements à usage unique spécialisés. Dans ces secteurs d’activité, les risques sont davan­tage liés à d’éventuelles contaminations biologiques. Chaque risque doit donc être dûment évalué, à la suite de quoi l’entreprise doit prendre des mesures re­latives à l’utilisation de chaque équipement. Le mode de transmission des agents biologiques influera grandement sur le choix des protections adé­quates. 

Gants médicaux : une protection incontournable dans les soins à la personne

Dans les milieux des soins à la personne, le port des gants est l’une des règles de base pour assurer la prévention de la transmission croisée soi­gnant/soigné.  » Les gants médicaux doivent répondre à la norme NF EN 455. Ils sont indispensables si l’opérateur risque d’entrer en contact avec les mu­queuses et la peau lésée d’un patient. Aec du sang ou tout autre produit d’origine humaine», précise l’Institut National de Recherche et de Sécurité. Dans certains cas (interventions chirurgicales ou contact avec des patients très contagieux), le port de deux paires de gants est obligatoire. Bien sûr, ces gants doivent être changés entre deux patients. Ils doivent même être sté­riles dans le cas de certaines interventions. 

Protéger les zones sensibles : yeux, nez et bouche

Les muqueuses oculaires, nasales et buccales constituent aussi des portes d’entrée particulièrement vulnérables aux agents biologiques. Ainsi, dans certains secteurs, d’autres équipements de protection peuvent s’avérer né­cessaires. Comme par exemple des lunettes et des protections respiratoires adaptées. 

Des besoins variés pour les entreprises de propreté

Les entreprises de propreté représentent, elles aussi, une forte demande en matière d’équipement de protection. Les agents sur le terrain doivent s’adapter aux spécificités dictées par l’activité et l’environnement de leurs clients. L’entretien des bureaux, des sanitaires, des parties communes d’im­meubles ou encore des TGV, nécessite à chaque fois une approche spéci­fique. Vêtement de protection, gants et chaussures de sécurité sont les équi­pements de base. Ils ont parfois besoin d’être complétés dans le cadre d’ac­tivités à risque (milieu de la chimie, par exemple). 

Bien sûr, tous les secteurs d’activité n’exigent pas le même degré de pré­caution. En revanche, un même principe s’impose à tous. Seule une bonne analyse des risques et la mise en application de mesures de protection ap­propriées peuvent permettre d’assurer une bonne prévention. 

Interview de Pascal Ernoult, Responsable Achats et QSSE* – DeCA Propreté 

Le principe de précaution est de plus en plus prégnant.

Dans quelle mesure recourez-vous aux EPI au sein de votre entreprise ?

Nous sommes spécialisés dans le net­toyage industriel et nous n’interve­nons qu’en milieu professionnel. Nos besoins sont donc liés au secteur d’activités de nos clients. Nous réali­sons beaucoup de nettoyage de bu­reaux. Mais, nous intervenons aussi dans l’industrie, le milieu hospitalier ou encore dans les communs d’im­meubles et sur de la vitrerie. Nous uti­lisons beaucoup de chaussures, pan­talons, vestes et chasubles à destina­tion de nos collaboratrices et collabo­rateurs. Tout dépend en réalité des missions que nous avons à mener. Par exemple, pour la vitrerie, nous utili­sons des vêtements de pluie, chaus­sures de sécurité, casques, harnais. Pour ce qui concerne spécifiquement les EPI à usage unique, nous utilisons principalement des gants. 

L’évolution des réglementations amènent-elles à utiliser davantage les EPI ?

Il est certain que le principe de pré­caution est de plus en plus pré­gnant. Cela se ressent dans notre activité. Nous sommes désormais plus vigilants qu’avant sur ces questions. D’autant qu’en ce qui me concerne, je suis à la fois Respon­sable des achats et Responsable OSSE*. Nous menons de nom­breuses actions de sensibilisation auprès de nos salariés. Auparavant, nous étions focalisés sur la sécuri­té. Désormais, nous sommes aussi très mobilisés sur tout ce qui concerne la santé. En prenant en compte les effets à long terme comme les troubles musculo-sque­lettiques, par exemple. 

Comment vos équipes ac­cueillent-elles la nécessité de porter ces équipements ? 

Il y a vraiment toutes les situations. Certains vivent ces équipements comme une contrainte. A l’inverse, d’autres sont demandeurs. Les en­cadrants des agences assurent des formations auprès de nos agents. Et en complément, nous avons des au­diteurs-formateurs qui dispensent des formations de tous types dont certaines dédiées au port des EPI et au respect des règles de sécurité. 

*Qualité Santé Sécurité et Environnement

Interview de Xavier Gudayol, Responsable des Achats – Derichebourg Propreté

Les EPI s’inscrivent dans une démarche volontaire de maîtrise des risques.

Quelle utilisation avez-vous des équi­pements personnels de sécurité ?

A partir du moment où nos agents de service sont présents sur des sites où il y a des risques identifiés, les équipements de protection individuelle sont obligatoires. Cela peut aller des chaussures de sécurité aux lunettes, en passant par des gants ou des masques. Tout dépend du lieu d’inter­vention de la prestation. Je travaille en lien avec le Responsable QHSE. Par exemple sur un site agro-alimentaire, il y a des exigences supplémentaires en termes d’hygiène. Il ne faut pas que des boutons puissent tomber dans les préparations alimentaires. Dans ce cas, nous utilisons des EPI spécifiques sans boutons et sans poches extérieures. Par ailleurs, notre objectif est d’arriver à zéro accident de travail, du coup, notre direction met en place des protocoles. Afin que, sur chaque environnement de travail, il y ait une liste des EPI à porter de manière obligatoire.

Formez-vous vos équipes par rap­port à l’utilisation des EPI ?

Mes collègues de la sécurité ont mis en place un process standardisé et pédagogique sur le port des équipements de protection individuelle. Nous nous assurons que nos fournisseurs nous accom­pagnent. Notamment lorsque nous remportons un appel d’offres auprès d’un nou­veau client qui a des exigences spé­cifiques en matière de sécurité. Les équipes sur le terrain sont satis­faites que nous leur mettions à dis­position des équipements adaptés garantissant leur sécurité. Au niveau des achats, nous nous effor­çons de leur acheter des produits qualitatifs car ce sont des équipe­ments portés au quotidien. Favori­ser uniquement le prix reviendrait à faire un compromis au niveau du confort et pourrait donc inciter nos employés à ne pas porter leur équi­pement au quotidien. 

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