Dans les environnements sensibles, le bionettoyage est une méthode essentielle pour limiter les risques de contamination. Il ne s’agit pas d’un simple nettoyage, mais d’un processus rigoureux associant nettoyage, rinçage et désinfection. Cette méthode est notamment utilisée dans les établissements de santé, l’agroalimentaire ou les laboratoires. Elle permet d’éliminer les micro-organismes pathogènes présents sur les surfaces. Pour être efficace, le bionettoyage repose sur des protocoles précis et des produits adaptés. Cet article vous aide à mieux comprendre ses principes et son importance au quotidien.
Quel est le principe du bionettoyage ?
Si l’on regardait des surfaces fraîchement nettoyées avec un microscope, on verrait beaucoup de petites choses déplaisantes voire effrayantes. Dans certains milieux sensibles, la propreté visible à l’œil nu n’est donc pas un objectif suffisant pour assurer la maîtrise du risque infectieux.
Définition
Le bionettoyage est une méthode d’hygiène active qui combine nettoyage et désinfection pour limiter la prolifération des micro-organismes. Il prévient leur diffusion dans les environnements de soins ou de travail, en réduisant les risques de contamination croisée et d’infections.
Quel est l’objectif ?
L’enjeu du bionettoyage est de détruire les bactéries, levures, champignons, virus, sans pour autant détériorer le matériau qui est nettoyé. Il en résulte un cadre de travail et d’accueil à la fois agréable à vivre et sécurisé en termes de contamination et de propagation des agents pathogènes.
C’est uniquement en associant la désinfection au nettoyage, que l’on peut éviter la diffusion des micro-organismes dans l’environnement de travail et de soins.
Le protocole de bionettoyage
Le protocole de bionettoyage est établi en 3 temps : nettoyage, rinçage pour évacuer les produits détergents et les salissures, puis désinfection. Cela exige des compétences particulières et l’utilisation d’un matériel approprié. Le produit détergent est choisi en fonction du pH souhaité, afin de présenter des propriétés d’acidité, d’alcalinité ou de neutralité qui conviendront aux types de surface et au risque potentiel à éliminer. Ainsi un pH acide conviendra pour désincruster tandis qu’un pH alcalin servira au dégraissage ou au décapage. Le choix du désinfectant respectera quant à lui la norme NF T72 et ses déclinaisons contrôlant l’efficacité microbiologique des procédés de désinfection.
En pratique, le bionettoyage correspond à une opération de nettoyage-désinfection en un seul temps, avec une solution spécifique adaptée. Dans les hôpitaux, cette méthode est réservée aux zones 2 et 3 comme la maternité, la gériatrie ou la réanimation. En zone 4, où le risque de maladies nosocomiales est élevé, un bionettoyage strict est obligatoire.
Le principe du Cercle de Sinner
Le Cercle de Sinner, ou cercle du nettoyage, aide à comprendre les interactions entre les facteurs clés du nettoyage efficace.
Il est composé de quatre éléments interdépendants :
- Le temps : fait référence à la durée pendant laquelle un produit doit être en contact avec la surface à nettoyer pour être efficace. Plus le temps de contact est long, plus les chances d’éliminer les contaminants sont élevées. Cela signifie qu’il faut laissé agir pendant une période appropriée avant d’être rincé ou éliminé.
- L’action mécanique : elle implique l’utilisation d’une force physique pour aider à déloger la saleté et les contaminants des surfaces. Cela peut être réalisé par des moyens tels que le frottement, le brossage, l’utilisation d’une brosse à récurer, d’un chiffon ou d’une machine de nettoyage électrique. Cela facilite le détachement et la suspension des contaminants pour un nettoyage plus efficace.
- La chimie : cela fait référence aux produits chimiques utilisés, tels que les détergents et les désinfectants. Les produits appropriés doivent être sélectionnés en fonction de la nature des contaminants à éliminer, des surfaces à nettoyer et des objectifs de désinfection. Les détergents aident à éliminer la saleté et les graisses, tandis que les désinfectants tuent les micro-organismes. Le choix d’un produit adapté est donc crucial pour obtenir des résultats optimaux.
- La température : elle joue un rôle dans l’efficacité du nettoyage chimique. En général, une température plus élevée augmente l’activité chimique et accélère les réactions chimiques. Cela peut améliorer l’efficacité de certains produits de nettoyage. Il est important de suivre les recommandations sur l’emballage, car une température trop élevée peut abîmer certaines surfaces. Elle peut aussi diminuer l’efficacité de certains produits de nettoyage ou de désinfection.
La formation, un élément clé
Le bionettoyage est le premier acte de soin. Il revêt une importance considérable dans la responsabilité des établissements. Le personnel en charge doit être formé pour bien comprendre cette responsabilité à laquelle il est étroitement associé. Des bio-hygiénistes, professionnels formés aux audits et enquêtes épidémiologiques, sont également impliqués dans les protocoles de qualité d’hygiène. En plus des prélèvements de contrôle pour vérifier la conformité du bionettoyage, ces experts assurent conseils et formations. Ils accompagnent le personnel des établissements pour garantir l’application des bonnes pratiques d’hygiène selon les normes en vigueur. Plusieurs métiers, donc, pour répondre sans faillir aux exigences du bionettoyage. La qualité des soins ou des manipulations pratiquées par les autres professionnels du site ainsi assaini en dépend entièrement.
